HEGALDA

 HEGALDA – L’ENVOL 

Réaliser un écrin musical original et novateur sur des chants traditionnels anciens, confronter des univers poétiques et des systèmes musicaux très éloignés, est une aventure merveilleusement stimulante pour un compositeur. 

Dans une attitude sensiblement différente de celle adoptée par Berio dans ses « Folk songs » présentés comme des « arrangements » de thèmes traditionnels et, génial modèle du genre, les deux pièces qui forment « Hegalda » proposent de longues compositions très développées dans lesquelles les sources musicales cèdent fréquemment la place à de libres méditations sonores. 

« Ma volonté fut ici de créer pour chaque pièce un univers poétique caractérisé et, d’essayer de traduire dans un langage actuel les sentiments intemporels qu’exaltent ces chants populaires anciens : la quête de l’impossible liberté, la douleur de ce qui ne sera plus, mais aussi l’amour, surtout l’amour, et l’émerveillement devant la beauté d’un ciel nocturne enveloppé d’une douce lumière lunaire ». 

 Arranoak bortietan – Les aigles dans les montagnes

 Dans cette pièce basée sur un chant traditionnel basque souletin d’allure grégorienne, la musique tente essentiellement de traduire le mouvement du vol de l’oiseau, un vol ralenti, rêvé. Le vol pris comme métaphore de la liberté et d’un voyage à travers les souvenirs. 

Argizagi ederra – Belle lune

 Composée à partir d’un chant d’amour basque labourdin, également d’allure grégorienne, la seconde pièce est, dans ses volets extrêmes, posée sur un mouvement perpétuel de harpe strié de vifs mouvements d’ailes, d’étoiles filantes sonores et de motifs divers cherchant à traduire la lumière d’un ciel d’été nocturne. Le volet central, choral, extatique, essaie de traduire dans le sentiment amoureux, la fusion voluptueuse et presque physiologique des êtres. 

Peio Çabalette